Dans une réunion de présentation du répertoire national des centres d'inscription qui deviendront des centres de vote, Pierre-Claver Ndayicariye, président de la CENI, a déclaré que l'enrôlement des électeurs pour les élections burundaises de 2015, initialement annoncé pour le 22 septembre 2014, est repoussé à plus tard pour attendre la mise en place des Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI) et des Commissions électorales communales indépendantes (CECI).
La déclaration du président de la CENI est perçue par l'opinion publique comme réaction aux revendications des partis de l'opposition faisant suite à leur dernière déclaration du 25 août 2014. Les partis d'opposition ont mis à nu l'illégalité du calendrier électoral qui viole le code électoral en six articles relatifs à l'enrôlement des électeurs. Les partis d'opposition n'ont pas manqué de rappeler et de préciser que la mise en place de la CENI actuelle a été faite en totale violation de l'article 159 de la constitution du Burundi.
En date du 18 Juillet 2014, la CENI avait rendu public le calendrier électoral. Encore une fois, comme en 2010, la CENI vient d'être surprise la main dans le sac en train de frauder les élections, et s'empresse cette fois-ci pour revoir le calendrier électoral. Les électeurs doivent savoir que les élections se fraudent non seulement le jour du scrutin mais surtout avant et après celui-ci. La première grande fraude a été la mise en place d'une CENI illégale, la prochaine grande fraude est attendue dans la constitution du fichier électoral.
Plusieurs questions pourraient être posées : existe-t-il actuellement un calendrier pour les élections de 2015 ? Pourquoi la CENI se permet-elle de gaspiller des sommes d'argent en faisant et en présentant en toute conscience un calendrier illégal? La CENI du Burundi, s'inspire-t-elle du code électoral dans la réalisation de ses missions ?Même si Nkurunziza Pierre président de la République vient de déclarer encore une fois comme en 2010 avec beaucoup de cynisme que les élections de 2015 seront les meilleures élections que le pays n'a jamais connues dans son histoire, beaucoup de citoyens burundais et observateurs internationaux n'y croient pas, ils s'attendent au pire, à des élections bâclées, préparées dans la précipitation, dans un climat d'insécurité et de méfiance généralisées entre les protagonistes politiques et citoyens. Au lieu de se lancer vers l'inconnue, Nkurunziza ferait mieux de rester à l'écoute du peuple et d'engager un dialogue franc et sincère avec l'opposition pour instaurer d'abord un climat d'apaisement indispensable pour l'organisation et la préparation des élections libres et transparentes. Sans cela, les élections seront les pires de l'histoire du Burundi. La récidive est très dangereuse. Wait and see!
