Naissance du CNDD le 24 septembre 1994
En 1992, le Burundi accède à nouveau au pluralisme démocratique et l'année suivante, le 1er juin 1993 l'ancien parti unique UPRONA est battu par le FRODEBU de Melchior NDADAYE et Léonard NYANGOMA. Le 21 octobre 1993, trois mois après la prise du pouvoir par le FRODEBU, l'armée renversa les institutions démocratiques en assassinant le Président de la République démocratiquement élu et d'autres hautes personnalités comme le Président et le vice-président de l'Assemblée Nationale.
Et c'est pour combattre ce crime et restaurer la démocratie, que le CNDD est né, le 24 septembre 1994, sous la présidence de Leonard NYANGOMA. Le CNDD va se doter d'une branche armée, les Forces pour la Défense de la Démocratie-FDD pour organiser la résistance populaire. A sa naissance, le CNDD était donc un rassemblement de plusieurs partis et mouvements, tous indignés par le renversement des institutions démocratiques intervenu le 21 octobre 1993.
Avec les épreuves de la lutte et l'action déstabilisatrice de certaines puissances étrangères, des divergences vont se faire jour au sein du CNDD, entraînant le reniement des éléments réactionnaires et leur compromission avec les putschistes. Une mutinerie intervenue en 1998 a donné naissance au CNDD-FDD, actuel parti militariste au pouvoir, qui s'est illustré par la terreur, la corruption, la violation des droits du peuple. Tout au long de sa lutte le CNDD a veillé à rassembler les burundais de toutes les ethnies, de toutes les régions, tous les sexes sans autre critère que l'engagement pour la démocratie et la libération du peuple du joug de la misère et du libéralisme sauvage.
Le CNDD signa le cessez-le-feu
Le CNDD signa le cessez-le-feu avec le pouvoir en place en 1998 après les négociations de ROME et avant celles d'ARUSHA. Il signa, le 28 août 2000, les accords d'ARUSHA pour la paix et la réconciliation, qui consacraient la souveraineté du peuple burundais, ainsi que d'autres réformes salutaires. Un gouvernement de transition fut mis en place en 2002. Le CNDD organisa son Assemblée Constituante le 8 mars 2003 et fut agréé comme parti politique le 13 janvier 2005.
De 2001 à 2005, un gouvernement de transition a été mis en place où notre mouvement n'occupait que deux postes ministériels sur 24 ; et de 4 députés sur 116 au parlement. Pendant cette période, la fameuse dissidence à savoir le CNDD-FDD a reçu des aides très importantes des pays et des puissances qui l'ont créée et remporta frauduleusement les élections de 2005.
De nôtre coté et malgré un contexte qui nous était hostile, nous avons eu un score honorable lors des élections de 2005 : Avec 7 parlementaires, dont 3 femmes, soit 4 députés et 3 sénateurs, le CNDD était 4ème à l'Assemblée et 3ème au Sénat. Il avait 6 administrateurs communaux (bourgmestres ou maires) soit la 3ème place et 135 conseillers communaux, soit la 4ème position. Aves 7 parlementaires au parlement, nous avons pu nous imposer comme principal parti d'opposition.
Après les élections de 2005
Après les élections de 2005, le parti s'est taillé la place honorable de 4ème sur 35 partis ayant participé à la campagne électorale. Lors des élections de 2010, le CNDD était de loin mieux préparé qu'en 2005 : Le parti est implanté partout dans le pays et dispose des structures de la colline au sommet, il a pu organiser avec succès un congrès national qui a réuni plus de trois mille militants venus de toutes les 129 communes du pays les 13 et 14 mars 2010. Au terme de ce congrès, le parti a adopté de nouveaux statuts révolutionnaires et a aussi amélioré son image en désignant une nouvelle direction dont les membres viennent des régions et ethnies différentes du pays. Le parti a diversifié les recrutements dans les différentes composantes et régions du pays. Ainsi plus de 50 000 cartes de membres ont été distribuées. La FFD (Fédération des Femmes Démocrates) la JPD (jeunesse Panafricaine pour la Démocratie) deux mouvements intégrés au parti ont été mieux restructurés dans 60% des communes et provinces.
De 2008 à 2010, le parti connaît de l'animation
De 2008 à 2010, le parti connaît de l'animation dans les secteurs d'activités tels que la Formation politique par l'animation des conférences débats les samedis et dimanches pour les jeunes et les cadres du parti, préparation de modules de formation pour soutenir la formation des cadres du parti, la création d'une bibliothèque du parti, la publication de 6 rapports critiques de l'action gouvernementale. Dans le secteur de l'encadrement de la jeunesse, un matériel important a été remis aux équipes sportives des militants dans les différents sports dans tout le pays, plus de 700 ballons spécialement de football, de volley-ball et de basket-ball ont été distribués.
La commission ayant en charge le développement et mouvement associatif a participé activement dans le lancement du mouvement coopératif. Une troupe théâtrale a été créée et a fait deux représentations théâtrales avec beaucoup de succès. Le parti était de loin mieux préparé qu'en 2005 pour le scrutin de 2010.
Dans l'ensemble, le CNDD a initié beaucoup d'activités de mobilisation très originales plus que tous ses adversaires, seulement faute de moyens, ces activités n'ont pas été amplifiées et vulgarisées dans tout le pays, elles n' ont pu toucher que quelques individus et localités.
Nous devons aussi dire que le parti CNDD avait le meilleur programme de campagne répondant aux aspirations et préoccupations actuelles de la population dans tous les secteurs vitaux du pays.
Le cycle électoral de 2010
Le Burundi sort d'un cycle d'élections entachées de fraudes massives et de très nombreuses et graves irrégularités. Ce cycle électoral comprenait cinq consultations électorales : les communales, les présidentielles, les sénatoriales, élections des députés et les locales.
En date du 24 mai, les élections communales furent organisées par une soit- disant Commission Electorale Indépendante (CENI).
Le parti au pouvoir et la CENI ont planifié un hold up électoral qui a abouti à la négation de la volonté populaire. Des quantités d'urnes furent inter changées, d'autres volatilisées, des chiffres manipulés à volonté sans que les observateurs nationaux et internationaux puissent peser sur la CENI et le parti au pouvoir. Les pourcentages attribués au parti au pouvoir passèrent tantôt à 93%, puis 91% et enfin à 63%. Le reste étant attribué à volonté aux partis valets du parti au pouvoir. Même les procès-verbaux n'ont pas été remis aux mandataires des partis politiques de l'opposition conformément à la loi.
Au vu de cette fraude massive éhontée, dix principaux partis de l'opposition en campagne dont le nôtre, le CNDD, se retirèrent du reste de la compétition et créèrent l'ADC-IKIBIRI (Alliance pour le Changement Démocratique). Quant au parti au pouvoir, il continua seul la campagne législative et présidentielle avec ses partis satellites.
Devant la contestation de l'opposition, la répression fut impitoyable ; le nouveau pouvoir CNDD-FDD-UPRONA instaura un véritable système à parti unique. Aucun parti de l'opposition ne fut plus autorisé à tenir un meeting ou tout simplement une réunion publique. De nombreux militants de l'opposition furent arrêtés par les forces de sécurité, et leurs corps sans vie furent retrouvés peu après flottants dans les cours d'eau, ou tout simplement jetés dans la brousse ou dans des latrines. Des opposants furent contraints à l'exil. C'est le cas de Léonard NYANGOMA président du CNDD, d'Alexis SINDUHIJE président du MSD, d'Agathon RWASA président du FNL, de Mme Pascaline KAMPAYANO candidate du parti UPD à l'élection présidentielle, etc.
Pour donner un habillage légal à la répression, une nouvelle loi sur les partis politiques fut votée par la nouvelle assemblée nationale.