jeudi, 08 mai 2014 14:49 Écrit par 

Le désordre dans la ville de Bujumbura

Le centre ville de Bujumbura est marqué par un désordre total occasionné par les vendeurs de plusieurs articles autour de l'ex marché central. Ce commerce a débuté au lendemain du 27 janvier 2013, jour de l'incendie du marché central de Bujumbura.

Autour de la clôture de l'ex marché central, le commerce de plusieurs articles est pratiqué. Ce commerce commence vers 10 heures, les marchands se multiplient dans l'après midi et atteignent le plafond à 16 heures au moment où ceux qui quittent le travail ont l'occasion de faire des achats pour leur famille et ce commerce continue jusqu'à 21 heures.

A côté des hommes qui y pratiquent le commerce ambulant, les femmes sont les plus nombreuses et la plupart d'entre elles vendent les produits alimentaires et les déposent à même le sol sur des pagnes ou sur les lambeaux d'étoffe, et la poussière ne manque pas de recouvrir et polluer tous les articles.

Ce commerce non organisé occasionne des bousculades ; les bandits se faufilent entre les passants et trouvent aussi une occasion de toucher dans leurs poches. Des fois, les vendeurs empiètent sur les routes et les véhicules roulent lentement pour éviter les accidents. Parmi ces vendeurs, personne ne paie la taxe car ce commerce informel n'est régi par aucune loi.

Quelles sont les mesures prises par l'administration pour régler cette situation ? Souvent, les policiers viennent, chassent les vendeurs et chargent dans leurs camions les marchandises arrachées par force aux vendeurs. Certaines fois, ils les stockent à l'ex Société de Gestion du Marché Central, SOGEMAC en sigle, et d'autres fois, ils les emportent purement et simplement. 

Pour les marchandises stockées à la SOGEMAC, une vendeuse qui venait d'être dépouillée par les policiers de tout ce qu'elle vendait a dit : « Ils font cela tous les jours. Pour me les remettre, je dois me rendre à la SOGEMAC et leur donner dix milles francs. Toutes mes marchandises équivalent à dix mille francs, c'est pour eux que nous travaillons. Ils sont devenus de vrais bandits après l'incendie du marché central ». 

Un policier chef de mission sur ce milieu de commerce nous a dit : « Nous mettons en exécution la mesure du maire de la ville. L'objectif est d'assurer la sécurité dans cette place et d'éviter les accidents. Ces marchandises que nous ramassons ici, nous les donnons à l'administrateur de la commune Rohero car c'est elle chargé de l'administration dans cette commune, le reste n'est pas dans nos attributions », a dit le chef de poste chargé d'empêcher le commerce autour de l'ex marché central de Bujumbura

Que fait de ces marchandises l'administrateur de la Commune Rohero, quand elle n'en connaît même pas les propriétaires ? Peut-être que l'affaire se termine entre elle et le chef de poste de la police.

Quand les policiers arrivent, les vendeurs se sauvent avec leurs marchandises . Dans ce cas, les produits sont moins chers. Quand nous achetions, une femme a dit pourquoi elle fait ce commerce risqué : « Nous sommes très pauvres. Quand le marché central a été incendié, j'y ai perdu un grand capital. Il nous est actuellement très difficile de payer le loyer. Pour manger, je dois d'abord venir ici faire le commerce. Avec ce que je gagne, j'achète de quoi manger avec ma famille. Si les policiers viennent et qu'ils nous chassent de cette place, chez moi on ne mange pas. Mon mari ne travaille pas car il a subi le même sort que moi au marché central. Nous sommes malheureux, mais je dois me battre pour vivre ».

Mis à part le fait d'être pourchassés, ces vendeurs, sont souvent spoliés de leurs marchandises, blessés et quelques emprisonnés par ce policiers. Au lendemain de l'incendie au marché, les policiers ont fait feu de tout bois pour chasser ces vendeurs mais en vain.

La question des vendeurs autour de l'ex marché central ne peut pas être résolue par le seul Ministère de la Sécurité Publique. Les décideurs des ministères suivants devraient se mettre avec la Société Civile et étudier comment cette question se pose, trouver les solutions et établir ensemble un calendrier de mise en œuvre des mesures prises, dans l'optique d'avoir une capitale où règnent l'ordre et la sécurité. Ces ministères sont : Le ministère de la sécurité publique, le Ministère de la Solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, le Ministère du Commerce et le Ministère de l'Intérieur.

Pour rappel, le marché central de Bujumbura a subi l'incendie le 27 janvier 2013. Le rapport du gouvernement a affirmé que l'incendie a été causé par une batterie, mais les spécialistes des batteries disent qu'aucune matière inflammable ne se trouve dans une batterie, et qu'en aucun cas , une batterie ne peut provoquer un incendie.

Un compte bancaire a été ouvert pour que les gens y mettent l'argent pour aider les victimes et contribuer à construire un nouveau marché, chose qui a été faite. Le gouvernement du Burundi avait promis que la construction de ce nouveau marché prendrait trois mois. Ce nouveau marché a été érigé sur le terrain de football situé en face de l'ex COTEBU, mais le gouvernement accuse actuellement un retard de plus de huit mois.

Après l'incendie du marché central de Bujumbura, le ministre de l'intérieur Edouard Nduwimana a dit : « C'est la volonté de Dieu qui veut que nous ayons un nouveau marché, un marché plus moderne ». D'aucuns n'ont jamais compris de tels mots de la bouche d'un ministre du gouvernement, quand le centre commercial considéré comme le cœur du pays venait d'être ravagé en intégralité. A quand le super marché dont rêve le ministre de l'intérieur ? Le petit peuple y trouvera-t-il une place ? Vous me direz ce que vous aurez vu.

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