mardi, 30 septembre 2014 11:51 Écrit par  MASHIGA Max Well

La démocratie a besoin des démocrates.

De haut en bas:Banzombanza Prospère, Mpozagara G, 1er VP, Rukara M, Gen Bunyoni, Nkurunziza P, denise, Edouard, Gen Adpolphe, Gen Evariste et Rurimirije

La terreur dans les camps des réfugiés en Tanzanie

Une clique de tueurs, violeurs, voleurs, de menteurs, de pilleurs gangrène la vie politique, sociale et économique du Burundi. C'est un véritable prototype d'une bourgeoisie compradore insatiable, machiavélique et insensible aux souffrances qu'il a infligées au peuple burundais.

Pour ceux qui connaissent le CNDD-FDD de Nkurunziza Peter dans les camps des réfugiés à l'Ouest de la Tanzanie, il est quasi impossible de s'imaginer un autre mode de gestion qu'il devait offrir au peuple burundais une fois au pouvoir autre que la loi de la jungle. Celle-ci se pratiquait déjà à l'époque dans le sens de s'accaparer du minimum de moyens de survie que le Haut-commissariat aux réfugiés distribuait aux pauvres malheureux fugitifs. La loi de la jungle est régie par le plus fort qui dans cette position dévore sans état d'âme les moins forts et s'approprie les domaines et les territoires.

Cette ancienne rébellion de la cinquième colonne, résultat d'une série de renversements de chefs, faisait la pluie et le beau temps et surtout la pluie de grêle de manière que personne parmi les pauvres réfugiés n'avait droit au repos soit-il le jour ou la nuit. Des visites nocturnes des petites tentes appelées « blindés », des encerclements du camp et de son harcèlement pour le pillage, des viols et surtout de la banalisation du crime, des enseignements divisionnistes au grand jour, de la corruption des services de sécurités tanzaniens responsables des camps pour mieux se rassurer que les réfugiés sont à leur merci, bref à vrai dire, les membres de cette organisation fantoche rivalisaient dans le perfectionnement du mal et l'invention des traitements cruels et dégradants.

Pouvait-on s'imaginer une métamorphose profonde dans le comportement des individus qui animaient cette bande une fois au pouvoir ? Je réponds que NON. Pour une raison très simple : ce n'est pas en donnant de la viande au félin qu'on peut le transformer en herbivore.

Le peuple longtemps meurtri attendait des changements salvateurs.

Par mauvais sort pour ne pas parler de la malédiction, le peuple burundais s'est retrouvé un beau matin en train d'être géré par ces clowns qui sont devenus responsables de la conduite des affaires du pays depuis les élections organisées en catastrophe et dans un total désordre en 2005.
Pour ceux qui ne les avaient jamais connus, il était admis de se faire des illusions que ce mouvement allait apporter les changements vers un idéal démocratique et de gestion moderne d'une république. En effet, après une quarantaine d'années de malheurs engendrés par les régimes oligarchiques issus du parti unique UPRONA au début, et une longue période de guerre et de transition où tous les coups étaient permis, la population burundaise avait droit de croire qu'aucun régime ne pouvait se permettre de faire pire que les régimes précédents. Le peuple s'attendait donc aux changements qualitatifs et quantitatifs dans la logique ci-dessous :

* Un changement mettant fin à une dictature militaire qui s'était installée depuis 1966 avec la venue de la République de Micombero, Bagaza, Buyoya abusivement appelée première, deuxième et troisième républiques en référence aux régimes de républiques françaises alors qu'ici c'était les membres de l'oligarchie politico-militaire qui s'entendaient pour changer un individu fatigué par les excès, en passant le témoin au plus lucide dans le but de parfaire le système de discrimination et d'élimination systématique des citoyens en majorité de la communauté Hutu sur l'échiquier politique national et préserver les privilèges économiques égoïstes du petit groupe d'oligarques au détriment de la majorité de la population Hutu, Tutsi et Twa confondus.

* Un changement mettant fin à une très longue et douloureuse transition qui venait de faire vivre un calvaire à la population burundaise dans ces différentes formes de mises en place à commencer par la « convention de gouvernement », « le partenariat des partis politiques » et la transition proprement-dite .En effet, l'armée ayant commis le crime odieux de décapiter les institutions démocratiquement mises en place, les membres de cette oligarchie se rendant compte qu'ils s'étaient trompés d'époque, ont joué les prolongations et la survie en organisant le chaos dans le but de protéger les coupables.

*Un changement de système se voulant sortir des coups de forces et s'orienter vers la mise en place d'un Etat de droit avec une constitution et des lois qui consacrent la séparation des pouvoirs et l'indépendance de chaque institution tel que proposée par Baron de Montesquieu déjà au 18eme siècle dans » la séparation des pouvoirs ».A celle-ci on doit ajouter une donne importante relative à l'existence de la société civile par rapport aux institutions classiques connues et qui n'existait pas du temps de Montesquieu.

*Un changement enfin et surtout dans les rapports des communautés hutus- tutsis qui depuis la mort du prince Louis Rwagasore, héros de l'indépendance, se sont détériorés surtout avec la prise du pouvoir par l'oligarchie politico- militaire inaugurée par Michel Micombero. Ces pouvoirs se sont illustrés par l'élimination systématique, l'extermination, le génocide et le développement séparé comme l'apartheid en Afrique du Sud. Avec l'assassinat de Melchior Ndadaye, premier président émanant de la communauté hutu et premier à être élu démocratiquement, les prétendants représentants de la communauté tutsi venaient de franchir le Rubicon. Cet acte ignoble qui s'ajoutait à d'autres crimes déjà vécus par la communauté hutu, démontrait à suffisance que l'oligarchie de Bujumbura était primitive en comparaison des Blancs de l'Afrique du Sud qui dans la même période, venaient de rendre la liberté à Nelson Mandela.

La guerre de l'armée rebelle contre les populations était déclarée avec un fond politique dissimulé derrière une manifestation ethnique évidente. Malgré que cette guerre était d'une violence et d'une barbarie sans nom entre les deux communautés, elle a contribué aux changements de mentalités. Du « tutsi » se battant élégamment grâce à son armée et son équipement modernes pratiquant une « guerre propre », contre les assaillants armés toujours de machettes pour une « guerre sale et très sale », il s'est créé un équilibre lorsque le CNDD de Léonard Nyangoma a levé une armée de jeunes équipés de fusils d'assaut et de mitrailleuses pour affronter presqu'au niveau égal cette armée de l'oligarchie. Les mentalités ont donc changé et le problème hutu- tutsi a été abordé et relativement résolu en particulier en ce qui est de l'élimination des causes profondes liées à l'épineuse question de l'armée comme instrument de répression d'une communauté par une autre. Ce qui constitue un changement qualitatif.

Avec l'arrivée de Nkurunziza, la désillusion n'a pas tardé

Hélas, mais hélas parce que la désillusion ne s'est pas donnée la peine d'attendre même une seule année de répit.

D'abord, le leadership du CNDD-FDD n'a pas négocié ces changements, ils n'ont pas participé aux longs débats de pourparlers qui se tenaient à Arusha pendant plus de trois ans et n'ont pas connaissance ni de l'esprit ni de la lettre des accords qui en sont sortis et par conséquent ils n'en ont qu'en faire. De plus, même s'ils le voulaient, ils n'ont pas la capacité d'interpréter et d'appliquer les textes émanant de cette négociation politique.

En effet, lorsque la classe politique se réunit autour du facilitateur des négociations Mwalimu Julius NYERERE d'abord, puis Nelson MANDELA ensuite, en train de se dire la vérité et se mettre d'accord pour la réorganisation de la vision de la société burundaise, NKURUNZIZA et ses hommes sont occupés à martyriser la population soit au Burundi soit ailleurs spécialement dans les camps des réfugiés.

Depuis que le nommé NKURUNZIZA a pris les rênes de cette organisation propulsé par Hussein Rajabu, les camps des réfugiés à l'Ouest de la Tanzanie devenaient un enfer : vols, viols, pillages, assassinats, extorsions, injection le plus possible du virus de division se basant sur le régionalisme... Il y avait un mélange de comportement de barbarie, d'escrocs et de clown qui obligeait la plupart des réfugiés de passer les nuits en dehors de leurs tentes pour se cacher dans la brousse ou dans les escarpements et les bas-fonds.

A l'époque, on pouvait penser que ce comportement primitif était peut-être la conséquence de traumatisme de la guerre, de la volonté animale de satisfaire les besoins élémentaires et surtout instinctifs, ceci par tous les moyens y compris les moins scrupuleux. C'était ignorer que le groupe était constitué de bandits immoraux, qui ont échoué à l'école et dans la vie et que ce genre d'individus ne se soucient guère du qu'en dira- t-on.

Par exemple, Nkurunziza lui-même sur terrain avait l'habitude de s'amuser à vider toute une caisse de bière dans son estomac en présence des autres cadres qui se contentaient de rire aux histoires qu'il leur racontait dans un style décousu, du triomphalisme sur le groupe et des rêveries à propos des victoires supposées ou à venir . La kleptomanie d'aujourd'hui ne date pas d'hier. Ses proches se souviennent d'un homme très égoïste qui s'occupait à forcer les blagues entrain d'ingurgiter les bouteilles entières de bière Primus ou Amstel sans en laisser aucune goutte à ses conseillers qui pourtant mourraient de soif et d'envie.

A partir de 1998 il est nommé Commissaire Général adjoint par Rajabu Hussein en vue de le remplacer en son absence alors que l'homme n'a aucune idée ni de l'objectif ni de l'idéal de la lutte et qu'en plus il est totalement inconnu dans la hiérarchie du CNDD en ce moment.

Voilà un homme incapable de tenir une réunion même de deux personnes à qui est confié la mission d'organiser la population ; son comportement sera de se coller toujours au commandant du coin sans jamais oser s'exprimer dans une quelconque rencontre. Aucune contribution donc en matière de mobilisation à part le montage des coups pour éliminer ses collaborateurs du simple fait qu'ils étaient plus compétents que lui et en provenance du Sud.

Il était incapable d'animer un groupe quel que soit sa dimension mais était persévérant dans l'organisation du guet-apens contre ses amis de maquis qui se dépensaient pour faire avancer la lutte.

Seulement voilà, le malheur du Burundi a fait que chemin faisant, Nkurunziza et ses obligés sont portés au pouvoir en 2005 par la force des choses notamment par des forces obscures régionales et internationales hostiles aux forces progressistes. Un pouvoir qu'ils exercent sans connaitre ni se soucier des responsabilités que cela exige. Nombreux ayant une éducation et une formation douteuses pour avoir abandonné les études au milieu, avoir triché pour avoir un diplôme ou tout simplement avoir du papier trafiqué dans les banlieues de Bujumbura sans avoir été à l'école. Rappelons qu'un individu comme Adolphe Nshimirimana s'était plusieurs fois illustré dans les crimes en Tanzanie et que sa photo était affichée partout sur les arbres et lieux publics dans toute la zone de Kigoma par la police tanzanienne avec mention WANTED. Ces hommes-là sont sans culture et gèrent le pays comme les chefs de la camorra sicilienne en usant de la ruse, de la félonie et de la violence contre tous ceux qui s'opposent à leurs intérêts égoïstes. Ceux dont les nominations devaient passer par le Sénat pour approbation surtout au cours de la législature 2005 devaient creuser les méninges pour la première fois, en vue de rafistoler les CV. La plupart d'entre eux qui occupent des postes de responsabilités comme les commandants des camps ou les chefs de départements travaillent en monnayant leurs subalternes qui font tout à leur place, y compris la participation aux stages de perfectionnement en cours d'emploi.

En peu de mots, le mouvement de NKURUNZIZA se fonde sur la faiblesse manifeste du leadership handicapé par un déficit d'éducation et de compétence dans tous les domaines de la vie nationale. Pour eux la gestion de la chose publique est restée celle de leur maquis ou l'unique objectif est de manger et manger tout et rapidement.

Dans ce genre de système, le moindre malentendu est sanctionné par la mise à mort souvent atroce par mutilation, décapitation... l'emprisonnement même dans les conditions inhumaines étant considéré comme une faveur.

La communauté nationale et internationale qui réclame les pratiques démocratiques n'ont rien compris des clowns qui se sont emparés du pouvoir à Bujumbura puisque cette clique n'a autre référence à part le fascisme qui a ravagé le monde au siècle dernier.On dit que la démocratie a besoin de démocrates, de justice sociale et de débat animé et contradictoire ce qui veut dire qu'avec Nkurunziza Pierre et sa clique, s'il faut espérer qu'il y aura un jour un système démocratique, le peuple burundais devra conjuguer plusieurs fois le verbe attendre. Pour le moment, les Burundais devraient comprendre qu'ils sont tombés de Charybde en Scylla.



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