«Plus de 70% de notre budget vient de l'extérieur. Ce n'est pas tenable !», a lancé le nouveau président en exercice de l'Union, le président zimbabwéen Robert Mugabe (photo).
Créée en 2002 pour promouvoir la démocratie, les droits de l'homme et le développement à travers l'Afrique, l'UA ne finance elle-même que 28% de son budget de fonctionnement. Le reste est assuré par les donateurs, parmi lesquels l'Union européenne (UE), les Etats-Unis, la Banque mondiale, la Chine et la Turquie.
Pour limiter le poids important du financement étranger de ses activités, l'organisation panafricaine, qui consacrera en 2015 quelque 750 millions de dollars au financement des opérations de maintien de la paix, propose aux 54 Etats membres de mettre en œuvre une taxe de 2 dollars sur les nuits d'hôtels et de 10 dollars sur les billets d'avion pour les vols en partance ou à destination de l'Afrique. Ces mesures permettraient de lever 730 millions de dollars par an. Une taxe additionnelle de 0,005 dollar par SMS échangé sur le continent rapporterait 1,6 milliard de dollars par an.
«Nous devons pouvoir prendre des décisions librement. En cas d'urgence comme Ebola, nous devons avoir les moyens d'intervenir rapidement sans attendre les financements étrangers», estime Francine Muyumba, présidente de l'Union panafricaine de la jeunesse, un organe de l'UA.
L'organisation laisse, cependant, aux pays le choix d'appliquer ou non tout ou partie de ces taxes, à condition de respecter un nouveau barème de contributions revu à la hausse en fonction du PIB de chaque pays. Et pour cause: ces mesures proposées par l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo en mai 2013 ne font pas l'unanimité: plusieurs pays estiment que ces taxes pèsent injustement sur le secteur du tourisme, alors que les industries pétrolière et minière sont épargnées.