Le CNDD devrait tenir une réunion en commune urbaine de Bwiza. Une salle bien décorée aux couleurs du parti, bleu-rouge-vert, les drapeaux du parti flottaient tout le long de la cour et la rue qui mènent à cette de réunion.
Conformément à la loi, le représentant du parti dans cette commune avait bel et bien informé par écrit l'administrateur communal dans les délais.
Nonobstant, alors que les militants commençaient à affluer nombreux vers la salle où devait se tenir ladite réunion, voilà que l'administrateur de la commune Bwiza, Madame Ngerageze Esperance, avec une armada de policiers somme les organisateurs de vider les lieux ! On n'en revient pas car jusqu'alors aucune lettre de refus ne leur avait été adressée pour reporter la réunion. Et pourtant, un peu plus loin, le parti au pouvoir faisait la même chose.
Quelle raison invoquée par Madame l'administrateur ?Elle dit ceci: « Je vois qu'il vient beaucoup de gens et même des autres communes, j'ai même constaté la présence d'une personne de Nyakabiga qui est venue pour participer dans cette réunion. Vous ne pouvez pas tenir votre réunion, l'ordre vient du haut ».
L'administrateur n'est pas parvenu à nous expliquer en quoi une multitude de militants venus assister à une réunion convoquée légalement constitue un obstacle à la tenue de cette réunion? Elle n'a pas su nous dire le quorum exigé par la loi, puisqu'il n'existe pas. Et pourtant, le ministre ne cesse de dire aux bouts des lèvres que les partis sont autorisés à tenir leurs réunions.
Connaissant les antécédents, le représentant du parti a eu malgré tout l'occasion de donner une petite interview circonstancielle aux journalistes et a déclaré ceci : « Nous avons vu presque partout dans la commune de Bwiza des drapeaux du parti au pouvoir. Ce parti au pouvoir a organisé des réunions en commune de Bwiza aujourd'hui. Curieusement, on vient de nous empêcher de tenir une réunion convoquée dans le respect de la loi , nous assistons à une politique de deux poids, deux mesures pratiquées par le gouvernement. On nous empêche notre liberté. Nous devons nous battre pour notre liberté, sinon notre démocratie recule et va mourir. Si le parti au pouvoir continue de travailler seul, il n'y aura pas d'élections libres et apaisées.
Le représentant du CNDD a démontré formellement aux journalistes que les autorités administratives n'ont pas invoqué un seul motif pour interdire la réunion, il a dit notamment : «Nous avons informé l'administration de la tenue de cette réunion trois jours à l'avance, vous avez probablement vu la lettre d'information adressée à l'administrateur de Bwiza, mais elle n'a pas pu montrer une seule disposition de la loi que nous avons violée. Madame l'administrateur communal nous a opposé un argument de routine tant farfelue que fallacieux selon lequel, la mesure d'interdiction de la réunion "est venue du haut". Poursuivant son entretien avec la presse, le représentant du CNDD à déclaré que «Ce qui vent de nous arriver s'inscrit dans le plan du régime et du parti au pouvoir de déstabiliser et persécuter les politiques d 'opposition en violation flagrante de la loi et de de la feuille de route qui a été adoptée par tous les partis politiques agréés au Burundi avec la facilitation du BNUB. Nous devons tous nous lever comme un seul homme pour revendiquer nos droits», a martelé le représentant du parti CNDD.
D'autres partis de l'ADC-IKIBIBIRI avaient eux-aussi programmé des réunions dans d'autres communes urbaines de la mairie de Bujumbura ce Week-end du 31 mai et premier juin 2014.
C'est notamment le cas du parti FEDES-Sangira à Kanyosha et le parti Sahwanya-FRODEBU en commune urbaine de Buterere.
Plus de deux cent militants se sont rassemblées autour Gervais Niyongabo, Président du parti FEDES SANGIRA, dans une réunion de renforcement des structures du dit parti tenue au bar KWAVYISI situé dans le quartier Musama de la commune Kanyosha en Mairie de Bujumbura. C'était en date du 31 mai 2014 entre 15h et 16h30 min.
Comme le parti FEDES SANGIRA est membre de la coalition ADC-Ikibiri, Gervais Niyongabo a porté à la connaissance de tout le monde que son message s'adressera en grande partie aux membres des partis de la coalition ADC-Ikibiri. Dans son discours, Gervais Niyongabo a déclaré que le climat politique actuel est le même que celui de l'époque de la création de la coalition ADC-Ikibiri. A sa création en date du 31 mai 2010, il a dit que les présidents des partis qui forment cette coalition se sont convenus de tout mettre en œuvre afin de restaurer des institutions démocratiques au Burundi. Il a aussi dit que l'objectif de la coalition ADC-Ikibiri et de combattre toute forme de division, et surtout une division ethnique et régionale : « Dans la coalition ADC-Ikibiri, c'est la dignité et la prospérité qui nous unissent. Nous avons mis en place notre coalition pour combattre toute sorte de division des burundais, les divisions ethniques, régionales, religieuses, et toute forme de division n'ont pas de place dans notre coalition. Nos objectifs est de conduire le Burundi a la vraie démocratie et au développement », a rappelé Gervais Niyongabo.
Il a d'abord fait un rappel en long et en large des violations massives des droits de l'homme par le régime en place et surtout de la récente arrestation et incarcération illégales et irréfléchies d'un homme comme Pierre Claver reconnu mondialement comme défenseur infatigable des droits humains. Poursuivant son message, Gervais Niyongabo n'a pas manqué de décrire le tableau sombre des conditions de vie de la population caractérisé notamment par: l'extrême pauvreté et la faim, la chômage, la politique du tâtonnement du système éducatif, l'insécurité dans presque tous le pays, le pillage du patrimoine de l'Etat par une poignée de personnes, l'ingérence du ministre de l'intérieur dans l'organisation des partis politiques, l'armement de la population et la formation paramilitaire de la jeunesse Imbonerakure. Il a dit qu'il souhaite que le 31 mai de l'an 2015, la victoire soit dans les mains de la coalition ADC-Ikibiri, Une coalition qui va tout changer.
Avant de terminer , Gervais Niyongabo a demandé aux dirigeants des partis politiques de la coalition ADC-Ikibiri en Mairie de Bujumbura d'exiger toujours la mise en œuvre de la feuille de route adoptée par les tous les partis politiques agréés. Il a aussi demandé que toute personne ayant atteint l'âge de la majorité au moins de 18 ans aille chercher sa carte d'identité pour ne pas rater son droit d'élire en 2015. Il a rappelé qu'une carte d'identité coûte 500Fbu, et a insisté pour en faire une priorité malgré les problèmes énormes dans lesquels les burundais se trouvent.
Gervais Niyongabo a dit que quelques soient les conditions, la coalition ADC-Ikibiri participera aux élections avec un candidat unique aux présidentielles et avec une liste commune pour les autres élections. Il a demandé à tout le monde de signaler toute tentative de fraude électorale avant et pendant les élections. Vers la fin de la réunion, les participants ont posé des questions et des réponses ont données.
S'agissant du Frodebu, c'est le président de ce parti et président de la coalition ADC-Ikibiri qui devait animer la réunion. Celle-ci était prévue à quelques centaines de mètres plus bas que la permanence de ce parti en commune Buterere. A la grande satisfaction des organisateurs, celle-ci se transforma plus tôt en un « meeting » car hélas, au moins deux mille personnes avaient répondu au rendez-vous.
C'est vers quinze heures que la voiture du président de ce parti arrive à la permanence où une foule de militants enthousiastes l'attendaient, ils l'ont accompagné à coup de slogans et de chansons, Frodebu Tsimbatara, Ikibiri Tsinda !...
Le représentant du Frodebu en commune Buterere comme le représentant de ce parti en mairie de Bujumbura dans leurs mots d'accueil se succèdent en se félicitant de ce que dans leur commune, l'administration ne les gêne pas mais aussi et surtout, signalent-ils, « Aucun 'imbonerakure' , de la jeunesse affilié au parti au pouvoir, plutôt connue comme une milice et de même nom, ne peut oser faire des provocations ou intimidations comme on a l'habitude de l'entendre en d'autres endroits », et pour cause. En effet, expliquent le premier orateur, quasiment toute la population de cette contrée est gagnée à la cause des partis de l'ADC-Ikibiri.
Ce fut enfin le tour du président du FRODEBU de prononcer son discours. Il en profite pour présenter certains des membres des partis de l'ADC-Ikibiri car dit-il, même si c'est le FRODEBU qui a organisé cette réunion, je suis heureux de trouver certains ténors des partis avec qui nous sommes dans l'ADC-Ikibiri. Nous avons en effet décidé poursuit-il, qu'il neige ou pas, nous participerons aux prochaines élections et cette fois-ci ensemble, car comme le dit l'adage kirundi « Inyakamwe inyaga imwe », traduisez : « l'union fait la force ».
C'est ainsi qu'il demande à l'assistance enthousiasmée de faire le constat aujourd'hui de ce qu'est devenue notre Démocratie, au moment où nous célébrons le 21ème anniversaire de la Victoire de la Démocratie grâce au combat mené par le Frodebu et son leader Melchior Ndadaye ! Il regrette qu'aujourd'hui, les valeurs tels que le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance qui caractérisent la démocratie, sont à rude épreuve et que si l'on n'y prend pas garde, le risque est grand que nous nous retrouvions dans un système de parti unique. La corruption est devenue un mode de gouvernance, la gabegie, l'intolérance politique jusqu'à former et entretenir une milice, comme les Imbonerakure, le verrouillage de l'espace politique, le harcèlement, l'emprisonnement ou l'exil forcé aux leaders politique et ou de la société civile ne sont là qu'une preuve que tout le monde doit se lever comme un seul homme pour que ça s'arrête. Il a étayé ses propos en invitant l'assistance à se demander où sont actuellement la plupart de gens qui ont marqué la lutte pour la restauration de la démocratie, tel qu'actuellement Pierre -Claver Mbonimpa de l'APRODH à coté de Radjabu à la prison de Mpimba, les Nzobonimpa Manassé du même parti au pouvoir amis contraint à l'exil pour avoir osé dénoncé les exactions de ce parti, le président du parti MSD, aujourd'hui interdit d'exercer, Monsieur alexis SINDUHIJE sans parler de Léonard NYANGOMA, Président du CNDD, celui-là même dont le parti au pouvoir en est une dissidence.
Il a conclut en invitant tout un chacun d'entonner chaque fois qu'il en aurait l'occasion, une petite chanson « Twikureko cndd-fdd », traduisez : « débarrassons-nous du cndd-fdd ».
Pour rappel, la coalition ADC-Ikibiri est une coalition des partis d'opposition formée spontanément le 31 mai 2010 au lendemain du hold up électoral lors des élections communales 24 mai 2010. Les partis de cette coalition ont décidé de se retirer d'un processus électoral biaisé.

