Les participants ont eu des points de vue convergents sur les questions suivantes:
- Confiance en le Médiateur, S.E. Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République d’Ouganda, et en le Facilitateur, S.E. Benjamin William Mkapa, ancien Président de la République Unie de Tanzanie;
- Reconnaissance de la souveraineté de la République du Burundi et des droits politiques, économiques et sociaux de tous les Burundais;
- Engagement vis-à-vis de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de la Constitution du Burundi en tant que fondement d’une paix, sécurité et stabilité durables ;
- Reconnaissance du fait que la crise burundaise est de nature politique et qu’elle nécessite par conséquent une solution politique ;
- Reconnaissance de l’impact négatif de la crise sur le bien-être social et économique du peuple Burundais ;
- Engagement à mettre un terme à l’impunité et à rejeter toutes formes de violence, y compris les discours haineux, comme moyen de résoudre les différends politiques ;
- Nécessité d’élaborer une Feuille de route devant aboutir à l’organisation d’élections paisibles, crédibles, transparentes, libres et équitables en 2020 ;
- Respect de l’Etat de droit et promotion de la bonne gouvernance ;
- Respect et application des principes essentiels des droits humains ;
- Inclusion et participation des femmes et des jeunes à la vie politique nationale, à la consolidation de la paix et au développement du pays ;
- Indépendance de l’organe de gestion des élections (CENI) et inclusion des partis politiques et d’autres parties prenantes dans la composition de sa direction en vue d’instaurer la confiance en sa neutralité et crédibilité ;
- Promotion de l’unité, de la réconciliation nationale et de la coexistence pacifique entre tous les Burundais;
- Nécessité d’engager des réformes législatives, réglementaires et institutionnelles relatives à la gestion des élections dans le but de garantir des élections libres, justes, transparentes et crédibles ;
- Renforcement des partis politiques, y compris réunification et réhabilitation de ceux qui sont privés de leurs droits, visant à leur permettre d’exercer librement leurs fonctions ;
- Mise en place d’un fonds de développement des partis politiques afin de renforcer ces derniers et faire enraciner la culture démocratique ;
- Exhortation au gouvernement à améliorer les relations du Burundi avec les pays voisins et la communauté internationale ;
- Maintien de l’équilibre ethnique au sein de la Fonction publique et des services de sécurité conformément aux dispositions de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi, signé le 28 août 2000 ;
- Elaboration d’une feuille de route pour le développement et la reconstruction post-conflit du Burundi avec l’assistance de partenaires de développement en vue de résoudre l’impact négatif que la crise a sur la vie socio-économique et la situation humanitaire des Burundais ;
- Création d’un environnement sûr et favorable au retour et à la réintégration des réfugiés et exilés politiques ainsi qu’à la réinstallation des personnes déplacées internes (PDI), avec l’appui d’autres parties prenantes.
Les participants ont exprimé des vues divergentes sur les questions ci-après:
A la lecture des documents soumis par les participants, le Facilitateur a identifié les points litigieux suivants qui peuvent faire l’objet de plus ample dialogue :
- Dépolitisation et promotion du professionnalisme au niveau de la fonction publique, y compris au niveau des services de sécurité ;
- Application et respect des libertés fondamentales des individus et des groupements légalement enregistrés, comme la liberté d’association, de réunion, d’expression et de circulation ;
- Exhortation au système judiciaire à identifier les prisonniers politiques et à faciliter leur libération dans les meilleurs délais ;
- Respect du droit souverain des Burundais de modifier la Constitution. Toutefois, une telle modification devrait être inclusive et constituer le produit d’un consensus;
- Modification des lois au parlement visant à prévoir la règle du vote à la majorité simple ou à la majorité qualifiée pour l’adoption des lois au lieu du vote à la majorité des deux-tiers, comme prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Burundi ;
- Amélioration de la situation sécuritaire et promotion du désarmement des civils et groupes armés illégaux ;
- Exhortation au gouvernement à garantir la sécurité personnelle et la protection des biens appartenant aux acteurs politiques qui sont de retour d’exil ;
- Nécessité de poursuivre les réformes engagées au niveau du secteur de sécurité, y compris la formation et la professionnalisation des agences de sécurité ;
- Dialogue avec les groupes armés qui sont disposés à renoncer à la violence et à poursuivre la réinstallation pacifique ;
- Ouverture de l’espace politique;
- Levée des mandats d’arrêt et amnistie aux détenus politiques.
Les points de vue divergents nécessitent davantage de concertations entre les parties prenantes afin qu’une solution globale soit trouvée dans les meilleurs délais à l’impasse politique dans laquelle se trouve le Burundi. Ces points de vue seront communiqués au Médiateur et au Sommet des Chefs d’Etat de l’EAC pour davantage d’orientations.