Selon les mêmes sources, pendant cette réunion qui n'a pas pris beaucoup de temps, les émissaires du recteur ont sommé les délégués d'arrêter dans l'immédiat la grève et de regagner les auditoires dès lundi le 17 avril 2017.
Les délégués, à leur tour ont exigé trois conditions pour la reprise des cours qui sont entre autres:
- la libération immédiate et sans condition des cinq étudiants ( délégués) écroués dans la prison centrale de MPIMBA.
Parmi ces délégués, il ya Élysée DUSHIME, Audace NKUNZIMANA, Dieudonné BIGIRINDAVYI, Simon-Marie RURASUMA et Jean Bosco BAKANIBONA.
- l'annulation de la décision rectorale n°183 du 2 avril 2017 portant exclusion de l'Université du Burundi pour l'année académique des 8 délégués généraux des étudiants.
Parmi eux, il y a NDAYISJIMIYE Patrick (EFSI), GASHIRAHAMWE Evrard (FSEG), KWIZERA Epipode (ISCO), MBONANUCA Patience (IPA) , BIKORIMANA Aloys (IEPS), BAKANIBONA Jean Bosco (Fac. Droit) et HAVYARIMANA Désiré (FPSE).
- l'arrêt immédiat des intimidations, des enlèvements et des mauvais traitements perpétrés contre les délégués des étudiants par les agents du triste Service National de Renseignement.
Les délégués avaient enfin demandé aux émissaires du recteur d'inviter aussi dans les prochaines réunions des représentants du Président de la république afin qu'ils puissent lui exprimer leurs positions et leurs doléances.
Un représentant illégal et illégitime de la communauté estudiantine a tenté de s'exprimer dans la salle, mais les délégués lui ont refusé la prise de parole. Ce qui a provoqué l'arrêt brusque de la réunion.
Avant de mettre un terme à cet article, permettez- moi de vous rappeler que dans presque tous les campus de l'Université du Burundi, les activités ont été arrêtés. Seuls deux ou trois étudiants, communément appelés « dissidents» se présentent dans les auditoires. Seuls les étudiants stagiaires et ceux qui sont en sessions d'examens ont la dérogation de continuer leurs activités. Et depuis l'arrêt des cours le 24 mars 2017, aucune autorité du régime Nkurunziza ne s'est encore prononcé sur ce sujet. Seules les autorités de l'université du Burundi et les agents du SNR courent derrière les étudiants et leur infligent des sanctions sévères et inhumaines comme le retrait de la carte de restauration, de la carte de résidence, de 1000F sur leur maigre bourse et les arrestations massives qui visent essentiellement les délégués. Les étudiants de l'Ecole Normale Supérieure (ENS) sont également en mouvement de grève, il y a d'ici à peu près un mois. Certains étudiants de l'Université du Burundi ont déjà commencé à regagner leurs familles.
Les étudiants sont déterminés à continuer leurs grève légitime, jusqu'à ce que leurs revendications par ailleurs légitimes soient prises en compte. Ils sont restés unis malgré les menaces du régime en place, ils sont conscients de l'importance de l'unité, pour eux l'union fait la force, surtout quand on lutte pour une cause juste. Ils bénéficient aussi d'un soutien d'une large opinion au sein de la population, toutes couches populaires confondues.
Je vous remercie.
Par Joseph NDONDO.

