Pour lui, pas de doute, si rien n’est fait rapidement, le Burundi s’achemine vers un génocide: «Mais pas seulement des Tutsis. Tous les opposants hutus risquent aussi d’être exterminés». David Gakunzi, intellectuel panafricain et écrivain burundais, résidant à Paris, est connu pour son engagement en faveur de la paix, de la démocratie et de la transformation sociale1.
Fervent admirateur de l’ancien président burkinabé Thomas Sankara, du Burkina Faso, dont il a compilé les discours, l’homme était à Ouagadougou début octobre pour le lancement d’un mémorial dédié au révolutionnaire burkinabè (lire notre article: Thomas Sankara réincarné). Le Courrier, présent sur place, en a profité pour recueillir son avis sur le drame en cours dans son pays.
Que se passe-t-il au Burundi?
David Gakunzi: Il s’agit d’une tragédie. Depuis avril 2015, plusieurs centaines de jeunes ont été déjà tués. On compte des milliers de disparus et de personnes emprisonnées. Des fosses communes ont été déjà localisées. De nombreux cas de viols et de tortures ont été répertoriés par les organisations de défense des droits humains. Et le discours de haine est devenu une banalité à la Radio-Télévision nationale ainsi que sur les estrades politiques. Il y a une volonté manifeste du pouvoir de diviser la population et de raviver les anciens clivages ethniques par une manipulation de la mémoire et des douleurs passées.
Tout cela parce qu’au départ, un homme, le président actuel Pierre Nkurunziza ne veut pas quitter le pouvoir et ce, en violation de la Constitution et de l’accord d’Arusha, qui stipulent que personne ne peut faire plus de deux mandats à la tête du pays.
Source: http://fr.africatime.com/burundi/articles/burundi-mise-en-place-dun-genocide

