La marche a été ouverte par la longue chaine des conducteurs de taxi-vélos, suivis par les femmes à pieds, puis les motards, les touktouks, pour clôturer par la station principale des bus.
Pendant les heures normales de circulation dans la ville de Bujumbura, on entendait de nombreux motards qui ont été interdits d’entrer ou de stationner au centre-ville de Bujumbura pour leur travail se lamenter et se demander : « Pourquoi nous empêchent-ils de rouler sur une très belle route comme celle-ci ? », et les autres disaient : « Voilà où se trouvait notre parking avant de nous chasser au centre-ville », C’était comme le souvenir et la nostalgie de ce qu’ils ont perdu dans leur vie.
Après la traversée du centre-ville, les manifestants ont pris la chaussée Prince Louis Rwagasore pour se diriger ensuite vers la zone Bwiza en passant par l’Avenue Muyinga, mais ne sont pas arrivés à Bwiza. Ils ont alors après emprunté le Boulevard de l’UPNONA et se sont dirigés vers l’Université du Burundi où des centaines de piétons les attendaient à l’Avenue de Makamba tout près de l’Université du Burundi.
Des discours et des mots ont été prononcés à l’Avenue de Makamba, mais personne de ces conducteurs de taxi-velos, motards, touktouks et chauffeurs de bus, n'était intéressée à écouter ces discours sans contenu. Tenez, curieusement, les conducteurs des taxis-vélos avaient de petits carnets. Ils cherchaient leurs chefs pour qu’ils signent dans leur carnet pour prouver leur présence et après le dépôt de la signature, les conducteurs s'en allaient tout de suite.
A un certain moment, un homme a dit à haute voix que les motards et les conducteurs des touktouks pouvaient partir, qu’ils sont libérés, et tout le monde s'est volatilisé comme du vent. Un petit groupe de quelques dizaines de personnes certainement organisateur des manifestations est resté sur le lieu et scandait : « Nous demandons à la commission internationale de l’ONU chargée des Droits de l’Homme de quitter tout de suite le Burundi car elle est totalement corrompue ». Ils ont ajouté : « Nous soutenons tous les pays qui ont voté contre et ceux qui n’ont pas voté la Résolution HRC33-L31 de l’ONU à Genève ». Ils disaient également : « Nous voulons que le Burundi soient le porte flambeau de tous les pays de l’Afrique qui sont sous la domination de l’Europe ».
Il était clair que la grande majorité des manifestants ne comprenaient pas les raisons cachées de ces manifestations car ils ont été amenés de force dans les rues. Nous participions comme eux sur une moto, mais ils nous frayaient un passage pour rouler plus vite. Nous leurs disions que nous les soutenons et nous ont laissée aller avec eux.
Depuis le début de la crise politique déclenchée par troisième mandat de Nkurunziza en avril 2015, on ne parle plus de travaux communautaires en Mairie de Bujumbura. Tous les samedis, même certains jours de travail, sont réservés aux manifestations. Tandis que le régime organise toutes les fins de semaine des manifestations pour entretenir un climat de peur.Lles manifestants pacifiques contre la candidature illégal et illégitime de Pierre Nkurunziza au troisième mandat étaient soit tués par les policiers, soit emprisonnés ou enlevés, et continuent d'être poursuivis et persécutés. Les dirigeants du parti CNDD-FDD dont le moral est au plus bas cherchent à se revigorer à travers des manifestations forcées et téléguidées. Ils bernent d'illusions pour faire à l'opinion que ces manifestations peuvent constituer une force capable de les protéger contre les décisions des Nations Unies. Ils doivent savoir que s'ils n'arrêtent pas les crimes de toutes sortes perpétrés contre la pupulation, le rouleau compresseur du peuple burundais en lutte les rattrapera dans quelques semaines.

